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TRINITY

A unique God for a triple person.
The Father, the Son and the Holy Spirit are one in essence.

The supreme power.

The supreme love.
The supreme science.

The Father is dead.

The Mother has been sacrificed.
The Child is God.


THE MAN | LAIOS

The man meets the Woman. They copulate. As she becomes fertilized, she castrates him. She takes his virility. She takes away from him what makes him Man. He becomes she. He becomes Woman. She devours him metaphorically. She sculpts him into her image. A loving reflex. As a result of this mutation, he accesses power and the possibility to become fertile. To give birth. To create.

Now he can maintain mankind. Redemption and blossoming exist by being a woman. She is the only one who can save the real. To maintain mankind, the male has to liberate his femininity. However, this state of mental freedom through misincarnation is a lie. A utopia. He-She will pray at the Pig God’s feet. He-She will give him his-her flesh and blood in a havoc, sacrificing his-her sight, consciousness and judgment. Belief and Devotion have to be taken as a renouncement not as an oblation. A body dependence. A thoughts’ advice. A spiritual death. To be dazzled is to let oneself bedevoured and destroyed by the light. The rapture of religious power is above all a terrorising force.

The man who desires to experience the mutation says something about the desire to give birth and the shame of being a man, but also the dead end of this will once he became a woman. He tries to liberate the life that Man has imprisoned. The life that Man killed.

He is the one who liberates life, and the one who kills it. Creation has definitely something to do with redemption. Atonement.

The last man entrance into the lair symbolizes the Eternal Return. Time stands still. Irreparably. Unfertile. He is doomed forever. The proud captive. The cursed journey chemist. Judged not for who he actually is, but for what he wants to become : God.


THE WOMAN | JOCASTE

The Woman is a symbol of innocence. Her blood symbolizes the loss of the virginity and breeding. It is a symbol of emancipation. Birth. As she is impregnated, she becomes two. She becomes a Woman. She becomes a mother. She becomes mortal. As she becomes the slave of flesh, she gets pregnant and she reduces her freedom. Salvation and procreation mutate into slavery and retreat. Yet, she refuses to keep this child. She chooses nothingness rather than hell. She tears her ovaries out and throws them at the Pig God’s head screaming: « The child we give birth to and who hasn’t asked for it, the child we let die. This child who will always bleed from his human wound. Create. Restart a heart. Make a tragedy rebirth. Breed. Scarifying a being. Oh ! The infertility to be a mother ! ».

This Act isn’t a humanist act trying to deny a child’s life in a doomed world. On the contrary. This is the most selfish expression. An ultimate act of protection. Having a child is loosing our freedom and our right to die.

Her Salvation lies in a bright locked unknown. Abortion and the guilt that follows only brings to an insane, monstrous self, a ghost around the living, condemned to torture and roam in the lonely night with the blind eyes.


THE CHILD | OEDIPUS

The Child God with the pork’s head cuts the belly navel and throws his Father in nothingness. He denies the Father, refuses authority and prevents him from becoming God. To reach Creation. The child is the Man’s father, and prevents him from living. Being fatherless is not being.

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TRINITÉ

Un seul Dieu pour une triple personne.
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit réunis en une seule essence.

Le suprême pouvoir.

Le suprême amour.
La suprême science.

Le Père est mort.

La Mère est sacrifiée.
L’Enfant est Dieu.


L’HOMME | LAÏOS

L’Homme va à la rencontre de la Femme. Ils s’accouplent. Une fois fécondée, elle l’émascule. Elle lui ôte sa virilité. Lui enlève ce qui le fait Homme. Il devient Elle, et devient donc femme à son tour. Elle le dévore métaphoriquement. Le façonne à son image. Réflexe amoureux sans doute. Par cette mutation, ce sacrifice, il accède au pouvoir. À la possibilité d’enfanter. De donner naissance. De créer.

Il peut désormais rendre pérenne l’espèce. Il n’y a de rédemption et d’épanouissement qu’à travers la Femme. Elle seule peut sauver le réel. Pour pérenniser l’espèce, le masculin doit libérer son féminin. Mais cette libération de l’état physique par le biais de la désincarnation est un leurre. Une utopie. Lui-Elle va prier aux pieds du Dieu des Porcs. Offrir son corps et son sang en saccage. Sacrifier sa vue, son discernement, sa conscience. La croyance comme la vénération sont à envisager non comme une oblation, mais bien comme un renoncement. Une dépendance du corps. Un asservissement de la pensée. Et donc, une mort spirituelle. Se laisser éblouir, c’est aussi se laisser dévorer et détruire par la lumière. La puissance de ravissement de la religion est avant tout une puissance d’effroi.

Cette volonté de mutation dit quelque chose sur le désire de créer mais aussi sur la honte d’être un homme et sur l’impasse de ce désir une fois que l’Homme est devenu Femme. Volonté absurde mais qui consiste à libérer la vie que l’Homme a emprisonnée. La vie que l’Homme a tuée.

Il est paradoxalement celui qui libère la vie, et celui qui la tue. La création a définitivement quelque chose à voir avec la rédemption. Avec l’expiation.

Le dernier homme à pénétrer l’antre symbolise l’Eternel Retour. Le temps statique. Irrémédiable. Stérile. Il est le condamné à perpétuité. Le prisonnier orgueilleux. Le chimiste du maudit voyage. Jugé non pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il veut devenir : Dieu.


LA FEMME | JOCASTE

La femme symbolise l’Innocence. Son sang symbolise la perte de l’hymen ainsi que la fécondation. Mais il symbolise aussi l’émancipation. La naissance. En étant fécondée, elle devient deux. Elle devient femme. Elle devient mère. Elle devient mortelle. En devenant esclave de la chair, en devenant enceinte, elle réduit son espace de liberté. Le salut et la procréation se muent en esclavage et en enfermement. Toutefois, elle refuse de porter cet enfant. Elle choisit le néant plutôt que l’enfer. Elle s’arrache les ovaires et les jette à la tête du Dieu des Porcs en criant : « L’enfant que l’on fait vivre, et qui n’a rien demandé, et qu’on laisse mourir. L’enfant par qui la plaie humaine saignera toujours. Créer. Recommencer un coeur. Faire renaître un malheur. Enfanter. Sacrifier un être. Oh! la stérilité d’être mère ! ».

Ce geste n’est pas celui d’un humanisme visant à refuser la vie à un enfant dans un monde condamné. Au contraire. C’est l’expression la plus aiguë de l’égoïsme. Une forme ultime de protection. Avoir un enfant, c’est perdre sa liberté. C’est ne plus pouvoir mourir.

Son Salut se situe, dès lors, dans un inconnu lumineux mais clos. L’avortement et la culpabilité qui l’accompagnent ne pouvant engendrer qu’un moi aliéné, monstrueux, fantôme parmi les vivants, voué à la torture de l’errance. À la nuit solitaire aux yeux


L’ENFANT | OEDIPUS

Le Dieu Enfant à tête de porc coupe le cordon ombilical et jette le Père dans le néant. Il refuse ce Père. Refuse son autorité. Et lui refuse la possibilité de devenir Dieu. D’accéder à la Création. L’Enfant est le Père de l’Homme, mais il refuse de vivre. Car ne pas avoir de père, c’est ne pas exister.

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Collaboration work with Dominik Von Schulthess and David Gil

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MMXXII © ARNO BOUCHARD

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