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Ἀλέξανδρος ὁ Μέγας

DIES IRAE

We are not jealous of gods
We do not serve them
We do not fear them
But at the risk of our lives
We are stirred to be of their chancy keeping
When they are no more remembered of.


Nous ne jalousons pas les dieux
Nous ne les servons pas
Ne les craignons pas
Mais au péril de notre vie
Nous nous émouvons d’être de leur élevage aventureux
Lorsque cesse leur souvenir.

René Char, Le Nu Perdu, Retour Amont (Pause au Château Cloaque), 1971.

–––

"Arid light, says Heraclitus, creates the wisest and the best soul. We are now living in the time of sodden souls. The tree has disappeared. The woman lost her face. All windows are closed. The gods have deserted men - who have lost all memory of their creator".

"Man is in the giant crevice of abandoned divinity".

It is not man who abandoned the divine. The divine abandoned him. But, despite this neglect, despite the dormant state, something still binds them. The divine remains and resists. Man is doomed to revolt and hope, lest he fall into the blind, lonely night. He is sentenced to walk down the path towards those who help him regain his strength. To walk to towards truth. Man has lost his faith. Faced with the certainty of his world's demolition, he is left with the choice between reinventing the dark lightening of destiny or letting himself be destroyed by the absence of light.

"We are not jealous of gods

We do not serve them
We do not fear them
But at the risk of our lives
We are stirred to be of their chancy keeping
When they are no more remembered of".

These words are words of hope.

Hope is what dies last.
Always.

–––

"La lumière sèche, dit Héraclite, crée l’âme la plus sage et la meilleure. Nous sommes au temps des âmes humides. L’arbre a disparu. La femme a perdu son visage. Toutes les fenêtres sont fermées. Les dieux ont déserté les hommes - qui en ont perdu jusqu'au souvenir même de leur créateur".

"L'homme est dans la faille géante de l’abandon du divin".

Ce n’est pas l'homme qui a abandonné le divin. C'est le divin qui l'a abandonné. Mais, malgré le délaissement où ils le laissent, malgré la déshérence où ils sont eux-mêmes, quelque chose pourtant les retient et les relie l'un à l'autre. Le divin demeure et résiste. L'homme, lui, est condamné à la révolte et à l'espérance. Sans quoi il tombera dans la nuit solitaire aux yeux aveugles. Il est condamné à parcourir le chemin à rebours vers ceux qui l'ont engendré pour regagner ses forces. Pour marcher vers la vérité. L'homme a désappris à croire. Devant la certitude de la démolition de son monde, il ne lui reste le choix qu'entre réinventer l’éclair sombre des destinées ou celui de se laisser détruire par l'absence de lumière.

"Nous ne jalousons pas les dieux

Nous ne les servons pas
Ne les craignons pas
Mais au péril de notre vie
Nous nous émouvons d’être de leur élevage aventureux
Lorsque cesse leur souvenir".

Ces mots sont des mots d'espoir.

Car chez l’homme, l’espoir est ce qui meurt en dernier.
Toujours.

MMXXII © ARNO BOUCHARD

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